Comment finir en beauté ce tour d’Amérique du Sud avant d’aller en Amérique Centrale ? Le trek dans la Cordillère Huayhuash bien sûr : Pérou, le retour. Le trek est connu pour être l’un des plus beaux au monde, il s’agirait d’aller vérifier par soi-même. 😉 8 jours tout de même, entre 4200 m et 5000 m avec un col tous les jours à franchir. Beau challenge !
Martin, rencontré en Colombie, fan de montagne, décide de me rejoindre pour affronter ce défi. Pas de guide, pas de mule, on part en totale autonomie. Je me rends à Huaraz en avance pour m’acclimater à 3000 m, acheter le matos manquant et prendre des conseils auprès de différents guides. En revanche, je n’ai pas mon fidèle compagnon réflex avec moi car trop peur qu’il me refasse une extinction des feux donc j’ai très peu de photos et elles sont de qualité moyenne car de mon portable.
Jour 1
Bus à 5h du mat à Huaraz, on prend Martin sur la route à Conococha. Route envahie de vaches peu coopératives jusqu’à Pocpa et on paie le chauffeur pour qu’il nous évite une marche inutile jusqu’au départ du trek : Quartelhuain. 4170 m, 12h. Martin veut commencer le trek. Cependant, il est parti de Mompox il y a 2 jours, 2 jours de transports, donc 0 acclimatation… Je m’en voudrais plus tard de ne pas l’avoir forcer à dormir la nuit là. Col à 4690 m à passer, je le vis plutôt bien mais Martin est mal. La nuit approche, on n’ira pas jusqu’à la Laguna Mitucocha, et on plante la tente proche d’une rivière. Il n’y a rien avant des dizaines de km, Martin n’a pas la force de s’alimenter donc mon niveau de sérénité est à -10 vu l’état de mon coéquipier ! Mais la nuit se passe et plusieurs repas + quelques 1/2 cachets d’aspirine plus tard (prévient les risques de caillot de sang car fluidifie le sang), on attaque la 2e journée.
Jour 2
Nous marchons vers la Laguna Carhuacocha et avons droit à notre 1er passage payant de 40 soles (=10€). Le prix à doublé en 1 an et honnêtement on n’en voit pas la raison, mais pas le choix. Les gars, peu aimables, se marrent en nous disant qu’il faut faire attention au mal des montagnes et nous montrent le « brancard » qu’ils utilisent pour évacuer les touristes. Rassurant ! Aujourd’hui, le col est à 4630 m et le dénivelé moins sec. Martin va mieux, c’est à mon tour d’être lente comme une tortue. Arrivée au campement, au dessus de la Laguna qui a une superbe couleur turquoise. Les montagnes Yerupaja, Yerupaja chico et Jirishanca sont dans la brume. Notre routine est en place, tente, repas, repos et de nouveau repas. A préciser que de ce côté là c’est le luxe ! Martin a acheté tous les plats lyophilisés au Québec donc c’est varié, bien mieux que ce que j’imaginais et rapide à faire. Ceux qui me connaissent, savent comment la nourriture est importante pour moi et pendant ce genre d’effort, ça fait vraiment plaisir.
Jour 3
Rien de tel que de se réveiller, d’ouvrir la porte de la tente et de découvrir le spectacle ci-dessous. Les 3 monsieurs dont je parlais au dessus se sont découverts 😀
Après s’être demandés si on faisait journée acclimatation/repos ou pas, on décide de couper la prochaine étape en 2 : nous irons jusqu’à la Laguna Siula. Vue imprenable sur le glacier qui laisse tomber de manière fracassante d’énormes morceaux. On est chanceux, il pleut alors que l’on vient de finir de monter la tente.
Jour 4
Aujourd’hui, col à 4830 m, ça promet ! La pluie ramène sa fraise… dommage ! On enfile nos poncho, moi mon pantalon de pluie (Merci Maman & Papa!!) et aller, on grimpe, sec. Magnifique mirador des 3 lacs même sous la brume.

Après des zones bien humides à traverser, des pauses tous les 30 pas dans la dernière montée, on arrive à la Siula Punta. La pluie ne cesse pas et on descend dans la boue, je m’enfonce jusqu’à la cheville le pied, c’est la joie. Nous finissons par arriver au campement Huayhuash et le soleil fait une rapide apparition ce qui nous laisse voir les montagnes magnifiques tout proche.
Jour 5
On se fait réveiller de bon matin par le local qui est charger de nous faire payer un énième droit de passage qui lui a aussi a doublé. Donc le pauvre petit se prend de bon matin une liste de points à améliorer sur un ton énervé. Ce matin, pour le premier matin, c’est ciel bleu bleu bleu ! Yes ! On longe le grand Trapezio.
Aujourd’hui marche « simple », oui oui … Col à 4780 m et on n’oublie légèrement de manger en façon suffisante donc je fait un coup de fatigue dans la descente qui nous oblige à nous arrêter pour s’alimenter au bord de la Laguna Viconga. La motivation pour les eaux thermales est non négligeable donc on reprend la route. Et au loin, fumantes, les piscines d’eau chaude ! Accueillis de façon adorable par mamie Julia, on ne tarde pas à se plonger dans l’eau chaude à souhait devant ce paysage splendide. Il n’y a pas à dire, il n’y pas meilleure récompense !
Jour 6
Tente glacée au réveil mais encore un beau soleil pour tout sécher. Chouette chouette chouette. Julia nous apporte le petit dèj : oeufs, riz et pain, royal ! Oui les plats lyophilisés c’est bien mais au bout de 5 jours, des oeufs au plat c’est le paradis. Et puis, c’est pas comme si aujourd’hui on allait franchir le col le plus haut, 4950m sur la carte. Ce que nous dit pas la carte c’est que le chemin passe maintenant à 5035 m et non plus par le col. On les a sentis passer les « derniers » mètres. Inutile de dire qu’à cette altitude là, avec les sacs sur le dos, c’est pas la grande forme et ça se joue au mental. Le panorama aide beaucoup le mental. C’est incroyablement beau. Arrivée au sommet plus que salvatrice, ça se lit sur nos visages. Plus beau 360° de montagnes que j’ai vu jusqu’à maintenant. Le Cuyoc est là, imposant ! On y va sur les photos !
Descente raide jusqu’au campement San Antonio. Et Marco, guide de Huaraz qui m’a donné pas mal de conseil, qui me disait de faire un aller retour jusqu’au San Antonio, haha, non on va s’arrêter là pour aujourd’hui. 🙂 Première fois que nous ne sommes pas seuls au campement : 2 groupes !
Jour 7
Dernier jour, nous ne finirons pas la boucle du trek. Nous sommes fatigués avec quasiment plus de nourriture et on a appris de nos erreurs, pas la peine de tirer sur la corde. Donc marche longue jusqu’à Huallapa où on passera la nuit car 0 moyen de transports pour nous amener au prochain patelin. Vaille que vaille, on trouve une gentille famille qui nous fera à manger et une autre qui nous hébergera.
Ce trek que l’on rêvais de faire avec Reem … Oui, il valait largement la peine de tout cet effort. Je ne peux que le conseiller à tous les bons marcheurs et fans de montagne 🙂
Images superbes grandioses waouh 😎
Tu es incroyable. Bravo à ton ami aussi 🤚
C pâques alors g dis aux cloches de t’emmerder des chocolats bisous
Merci ma Clo pour ta fidélité depuis 8 mois, toujours la plus rapide à poster un commentaire !
Pour Pâques ici au Guatémala à Antigua la tradition ce sont les processions avec des oeuvres d’art au sol, je vais publier un article bientôt.
Gros bisous
Sophie
super tu nous fais rêver à bientôt
fred michele
C’est gentil 🙂 A très bientôt en Ardèche !!
Gros bisous
Sophie
Franchement ! tu m’épates , tu m’épates , tu m’épates . 😮
C’est très courageux de partir , pour un trek de 8 jours à 2 seulement !
C’est risqué tout de même ! Avec ton coéquipier H S , dès le 1er jour ça dû être un moment compliqué pour toi à gérer une telle situation . 🙂
Mais , par la suite ça c’est finalement plutôt bien passé .
Après de tels efforts , la récompense est de voir ces magnifiques paysages .
Merci José ! C’est sûr que l’on n’a pas choisi la facilité, mais ça en valait le coup. 😉
Bonjour et bravo pour cet article !
Je compte bien faire ce trek dans 2/3 semaines et j’aimerais savoir comment vous vous êtes orientés durant ce trek ?(cartes et ou portable). Y a t’il possibilité de trouver des cartes à Lima ou Huaraz ? Notamment celle de marque autrichienne Alpeinverein ?!
Au plaisir de te lire.
Jonathan
Bonjour Jonathan,
Merci pour ton commentaire 🙂
Je t’écris un mail pour que ce soit plus simple.
Sophie